Jacques Linsolas

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Jacques Linsolas
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Jacques Linsolas est un prêtre réfractaire français qui s'est opposé à la Constitution civile du clergé à Lyon lors de la Révolution française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Éducation et formation[modifier | modifier le code]

Linsolas est né à Lyon, rue Tupin, le [1]. Il est tonsuré le jour de sa confirmation et étudie au collège de la Trinité, puis au séminaire Saint-Irénée avec des maîtres sulpiciens[2]. Le , il est ordonné prêtre[1].

Il crée en une « société des demoiselles », c'est une société secrète qui, tout en pratiquant l’éducation et la charité, a des activités prosélytiques[3]. La même année, il s'inscrit au séminaire des Missions étrangères de Paris, dans le but de partir au Tonkin et en Cochinchine, mais il y renonce et rentre à Lyon en [4]. Cette attirance pour la mission se retrouve dans la façon dont il organisera son réseau clandestin plus tard.

Le carême 1791[modifier | modifier le code]

Le , Linsolas prêche le carême à Saint-Nizier, la première paroisse de Lyon. Il n'a pas prêté le serment exigé par la loi et les jours précédents, il a déjà appelé, lors d'un prêche, les fidèles à prier pour Yves Alexandre de Marbeuf désigné sous le nom « Monseigneur l’archevêque de Lyon[5] », refusant ainsi de reconnaître la Constitution civile du clergé, puisque celle-ci a supprimé le titre d’archevêque. Il refuse également ainsi de reconnaître l'élection d'Adrien Lamourette comme évêque de Rhône-et-Loire le . Des membres de la société des Amis de la Constitution sont présents et clament leur mécontentement. Les femmes de l’assistance — vraisemblablement membres de la société des demoiselles — en viennent aux mains avec les perturbateurs et une bagarre générale à coups de chaises a lieu dans l’église. La garde nationale sépare les combattants et évacue l’édifice[6].

En raison du scandale, il est incarcéré pendant trois mois au cours desquels il écrit son Instruction à l’usage des catholiques de France, destinée au clergé réfractaire[7]. Il quitte Lyon début muni d'un passeport officiel, mais qui ne l'autorise pas à revenir, la sanction étant la déportation à Cayenne (la mort à partir de )[8].

L'organisation de l'Église réfractaire lyonnaise sous le système des missions[modifier | modifier le code]

Il revient malgré tout clandestinement en sous le pseudonyme de « Chaumont », en tant que vicaire général[8] de l’archevêque, qui le charge d’organiser un culte clandestin de l’Église réfractaire[2]. Il organise un réseau secret de « missionnaires » dirigés par des « chefs de mission » qui perpétuent la lutte contre la Constitution civile du clergé. Certains laïcs, nommés « chefs de paroisse » prennent de dangereuses responsabilités : lectures et prières, annonces et informations du missionnaire, choix du local des assemblées, mais aussi administration secrète des sacrements et tenue à jour des actes de décès, naissances et ondoiements[9]. Des militants laïcs diffusent des pamphlets hostiles à la Constitution civile du clergé. La société des demoiselles semble jouer un rôle majeur. Selon ses propres dires, Linsolas fournissait aux affiliées « plusieurs exemplaires des brochures orthodoxes opposées aux faux principes de l’Église constitutionnelle. Elles les faisaient lire aux personnes qu’on cherchait à entraîner et à celles qui avaient succombé à la séduction »[10].

Relations avec l'Église concordataire[modifier | modifier le code]

En , un nouvel archevêque est nommé à la suite du Concordat : Joseph Fesch, oncle de Napoléon Bonaparte. Quelques jours avant son arrivée, Linsolas est arrêté pour complot royaliste. Bien qu'acquité, il est maintenu prisonnier puis exilé dans les États pontificaux[2].

Fin de vie[modifier | modifier le code]

En il revient à Lyon, il écrit ses mémoires qui seront publiées sous le titre L’Église clandestine de Lyon sous la Révolution[2].

Il meurt en à Lyon[2]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Paul Chopelin, « Les militants laïcs de l’Église réfractaire : le cas lyonnais », Annales historiques de la Révolution française, no 355,‎ (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Agnès Boucaud-Maître, « Églises et révolution dans le diocèse de Lyon », dans Gilles Bollenot, Religions, églises et droit, Saint-Étienne, Publications de l'université de Saint-Étienne, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jacques Gadille (sous la direction de), René Fédou, Henri Hours et Bernard de Vrégille, Le Diocèse de Lyon, Paris, Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France » (no 16), (ISBN 2-7010-1066-7, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b gds2005.
  2. a b c d et e « Jacques Linsolas 1754-1828 », sur Musée du diocèse de Lyon (consulté le ).
  3. Chopelin 2009, paragraphe 8.
  4. Chopelin 2009, paragraphe 6.
  5. Boucaud-Maître 1990, p. 50.
  6. Chopelin 2009, paragraphe 15.
  7. Gadille 1983, p. 195.
  8. a et b Boucaud-Maître 1990, p. 61.
  9. Henri Hours, « Les Laïcs dans les Missions de Linsolas 1796 », sur Musée du diocèse de Lyon (consulté le ).
  10. Chopelin 2009, paragraphe 14.